Depuis 15 jours, Rex montait la garde

 au pied de son maître mourant

 

 

 

GARDE PAR SON CHIEN

Fin sordide d'un vieillard

 

La maison du malheureux était devenue un taudis (Ph. Etienne Ansotte)

 

GRIVEGNÉE - C'est un drame de solitude et de la pauvreté qui vient, ce lundi, de trouver une issue tragique à Liège. En effet, vers 10H05, une équipe de l'ASBL Love Animals-Animaux Contact a été appelée au 283, rue Belleflamme, à Grivegnée.

Les gendarmes venaient d'être appelés par tes voisins de M. Mah Gaillard (81 ans) que l'octogénaire n'avait plus montré signe de vie depuis une quinzaine de jours. Etrange de la part d'un homme que l'on voyait régulièrement passer dans les rues du quartier.

Les voisins signalaient que l'homme vivait seul, en compagnie de son chien, un labrador d'une dizaine d'années. Ils avaient peur que M. Gaillard soit mort et que le chien ne meure de faim. Pis, les voisins craignaient également que, pour se nourrir, le meilleur ami de l'homme n'ait dévoré son maitre.

La gendarmerie est donc descendue sur les lieux en compagnie de M. et Mme Roufosse, membres de l'ASBL. A l'intérieur de la maison, ils n'ont découvert que désolation. La demeure de l'octogénaire ressemblait plus à un dépotoir qu'à une habitation. Il y avait des détritus partout. Gendarmes et amis des animaux ont dû chausser des cuissardes pour pénétrer dans les lieux.

Personne ne se trouvait au rez-de-chaussée. Ils ont donc entrepris de monter à l'étage. Sur une marche de l'escalier, il ont trouvé le chien qui montait la garde pour son maître. "Heureusement, explique M. Roufosse, c'était une très gentille bête. J'ai toutefois dû lui administrer du Calmivet pour la tranquilliser. Elle était dans un état pitoyable, maigre et littéralement assaillie de puces. Une fois calmée, nous sommes montés ... »

C'est là que gendarmes et amis des animaux ont découvert M. Gaillard. Ce dernier gisait sur son matelas, enfoui dans les détritus. Les pompiers, à leur tour appelés sur les lieux, ont dû utiliser des pelles pour dégager le blessé, miraculeusement encore en vie. Il a immédiatement été transporté à la clinique des Bruyères.

Quelque temps après, confie encore M. Roufosse, «j'ai téléphoné à 'hôpital pour parler à M. Gaillard. Je voulais lui dire que son chien se portait bien, que nous l'avions soigné et qu'il était en sécurité. Il me fut répondu que M. Gaillard était décédé à son arrivée à l'hôpital. C'est vraiment triste".

Mais, M. Roufosse n' en reste pas là. «C'est vraiment dramatique, M. Gaillard est mort dans la souffrance et la solitude. Si on n'avait donné l'alerte plus tôt, il serait peut-être encore en vie. C'est pour cela que je dis qu'il vaut mieux appeler les gendarmes une fois pour rien plutôt que d'attendre et d'être sûr que quelque chose ne va pas. Il y va peut-être de la vie d'un homme».

Jean-Michel Crespin

 

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